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Les motivations d’Inclunet
Mettre le web et ses services à la disposition de tous les individus quels que soient leur matériel ou leur logiciel, leur infrastructure réseau, leur langue maternelle, leur culture, leur localisation géographique, leurs aptitudes physiques ou mentales.
Sur Internet, nous avons tous été confrontés à des soucis ou problèmes techniques qui rendent la consultation d’un site impossible, difficile ou fastidieuse. Citons quelques exemples concrets : La souris est tombée en panne et vous oblige à naviguer au clavier; les zones de clic sont trop petites et le pavé tactile – non docile – de l’ordinateur portable rend la navigation imprécise ; La publication en niveaux de gris de graphiques en couleurs ne permet pas de discerner les différences de tons ; un mode d’emploi est publié uniquement sous la forme d’une séquence vidéo non sous-titrée et votre ordinateur ne permet pas d’activer le son ; le menu du site ne se déroule qu’au passage de la souris mais vous surfez sur une tablette ; le site visité lance une musique impossible à stopper et vous empêche d’écouter votre mp3 diffusé par l’ordinateur ; le chargement des images a été désactivé sur le smartphone pour rendre la navigation plus rapide et plus économique mais les images porteuses d’une information importante pour la navigation ne présentent pas de contenu textuel alternatif ; le contraste mal étudié du site ne rend pas une consultation aisée sur un smartphone ; le texte ne peut pas être zoomé…
Si ces quelques exemples empoisonnent la vie des personnes chez qui tous les sens fonctionnent correctement, il est facile d’imaginer les difficultés vécues au quotidien par les personnes porteuses d’un ou de plusieurs handicaps qui surfent sur la toile où peu de sites belges leur sont totalement accessibles.
Les personnes porteuses de handicap(s) ne sont pas les seules à rencontrer ces difficultés. Pensons aux personnes âgées chez qui le risque d’être atteintes d’un handicap augmente proportionnellement avec l’âge mais également aux malades ou victimes d’accidents qui souffrent d’un handicap temporaire.
Pourtant, des outils permettent aux personnes aveugles, sourdes, malvoyantes, malentendantes, épileptiques, daltoniennes, dyslexiques, porteuses de troubles de la concentration, musculo-squelettiques ou d’handicaps cognitifs, de surfer sur Internet en toute autonomie. Malheureusement, ces technologies sont inutilisables sur des sites non adaptés et donc non accessibles.
Les risques
Internet occupe une part de plus en plus importante dans notre vie et est utilisé pour une multitude d’usages : privé, professionnel, associatif, enseignement, culture, tourisme, services gouvernementaux, services publics locaux…
Devant le nombre croissant de familles et de sociétés équipées d’un ordinateur et d’une connexion, la tentation est grande de proposer des services à la population uniquement par le biais d’Internet. Malheureusement, une telle attitude a un impact direct sur la fracture numérique et laisse sur le bord du chemin les personnes non connectées, plus âgées ou porteuses de handicap(s). Celles-ci, déjà défavorisées, éprouveront encore plus de difficultés à s’intégrer dans la société, à se former, à trouver du travail, à se cultiver… en toute autonomie.
Pourquoi les sites Internet ne sont-ils pas accessibles ?
Le manque d’information et le manque de sensibilisation à la problématique de l’accessibilité numérique par les créateurs et propriétaires des sites Internet est la première cause de nos piètres résultats en la matière. Par ailleurs, aujourd’hui, n’importe qui peut créer facilement un site Internet simple, sans connaissance du langage web, grâce à des outils appropriés et gratuits. C’est notamment le cas des CMS tels que WordPress, Joomla… et de modules à intégrer dans les sites Internet qui foisonnent également sur la toile. Ces applications ou modules sont utilisés sans mesurer l’impact de leur mauvais emploi sur les personnes porteuses de handicap(s).
En outre, si le webmaster est sensibilisé à l’accessibilité, il devra se former, étudier les normes et critères rédigés en anglais et les intégrer lors de la réalisation de son site. En effet, si les normes disent le « quoi » et le « pourquoi », elles n’expliquent pas systématiquement le « comment les interpréter et les implémenter». Toutes ces démarches demandent un investissement en temps et donc en argent. Dès lors, le mauvais « retour sur investissement » théorique impliquera un désintérêt pour cet aspect pourtant primordial.